VIETNAM

Chers collègues soignants & soignantes,
Vous accueillez un patient originaire du Vietnam.
Voici une liste d’informations utiles à connaître dans le cadre de sa prise en charge médicale.

Informations Générales

Distance Paris ✈ Hanoï: 9 190 km
99 millions d’habitants / Salaire moyen : $449,9 par mois
Taux d’alphabétisation : 95 % / Espérance de vie : 73,5  ans
Langue parlée : le Vietnamien

Le bouddhisme implique une résistance face à la douleur. Les traitements préventifs et la prise d’antalgique sont peu fréquents.
● Les Vietnamiens peuvent attendre du médecin un soulagement immédiat des symptômes et un diagnostic clair.
● Les Vietnamiens pourraient arrêter les traitement dès la fin des symptômes. Une explication sur la durée de la prescription peut être utile.
● Les Vietnamiens peuvent faire varier les dosages des médicaments occidentaux, pensant qu’ils ne leurs seraient pas adaptés.
Les maladies les plus fréquentes sont : COVID-19, chikungunya, dengue, encéphalite japonaise, fièvre jaune, fièvre japonaise, grippe aviaire, hépatite A et B, paludisme, rage, tuberculosetyphoïde et Zika.

Communication

Deux amis partageant un moment amical sous les lumières qui éclairent la nuit

● Les Vietnamiens se saluent en joignant les deux paumes. La communication non-verbale revêt une importance capitale au Vietnam. Il est recommandé de ne pas mettre les mains dans les poches, sur les hanches, ou de pointer du doigt.
●Les Vietnamiens ne vont que rarement chercher la confrontation avec d’autres personnes, particulièrement envers celles ayant un rang supérieur. Même un contact visuel direct ou un positionnement physique surélevé est considéré comme impertinent et impoli.
● La prise de décision en matière de soins est souvent prise par l’ensemble de la famille, elle sera généralement impliquée dans le traitement.
● Pour les bouddhistes, la tête est sacrée et les pieds sont impurs. Il est donc recommandé d’éviter de toucher la tête des patients . Montrer du pied ou du doigt  peut être inconvenant.
● Même lorsqu’ils ne sont pas certains, les vietnamiens répondent toujours «oui». Il est donc préférable de bien vérifier l’information.

Croyances, Pratiques & Rituels

Célébration de la nouvelle année lunaire devant la pagode Hoang phap

● Certains Vietnamiens pratiquent des cultes dirigés vers leurs ancêtres. Ceux-là pourraient, selon eux, leur apporter richesse et santé pour la famille.
● Un bon nombre de Vietnamiens pratiquent certaines formes de cultes dirigés vers leurs ancêtres pensant qu’ils jouent un rôle dans la richesse et la santé de la famille.
● La mère est traditionnellement accompagnée d’un membre féminin de la famille lors de l’accouchement.
●Lorsqu’un enfant est atteint par un malaise respiratoire, les parents essaient de faire sortir les “mauvaises humeurs” avec une pratique traditionnelle de l’Asie du Sud-Est : le “Cao gio”/ “Gua Sha” « gratter la maladie pour lui permettre de s’échapper à travers la peau ». Celle-ci laisse des marques sur la peau.

Habitudes Alimentaires

Repas de famille pour ces trois générations

● Les Vietnamiens mangent beaucoup de plats végétariens bouddhistes. Leur cuisine met l’accent sur les légumes et/ou herbes fraîches, accompagnés d’une sauce à tremper.
● Les viandes les plus courantes sont le porc, le bœuf, les crevettes, plusieurs sortes de poissons tropicaux et du poulet.
● Un plat typique vietnamien est composé d’un plat de viande rôtie ou de poisson, un plat de légumes sautés, du riz à partager avec toute la famille, des petits bols de sauces et un grand bol de soupe à partager avec la famille.
● La mère nourrit son bébé avec du lait maternel. La soupe au chou, aux carottes, au chou-fleur et aux pommes de terre est vue comme un mets qui favorise la production de lait. 

Grossesse & Maternité

Bébé se reposant dans un petit hamac

● Le nouveau-né à sa naissance est déjà âgé d’un an.
● On considère que l’accouchement enlève à la femme chaleur, sang et souffle de vie. Ainsi, pendant le 1er mois du post-partum, les femmes seraient plus vulnérables. Elles restent donc à la maison, ne se lavent pas les cheveux, s’habillent chaudement et marchent à petits pas.
● Pendant les premiers mois de son existence, le corps du bébé est massé avec une douce fermeté. Cela permet d’affermir ses muscles et de “mettre en harmonie” les parties du corps. 
● Au Vietnam, une coutume consiste à dessiner au rouge-à-lèvres sur le front du nouveau-né, afin d’éloigner les mauvais esprits.
L’avortement au Vietnam est légal et encouragé, voire contraint. Le gouvernement impose une politique de régulation des naissances, ce qui crée un déséquilibre démographique.
●La plupart des nouveau-nés présentent une tache bleue/grise (la tâche mongoloïde) qui apparaît à la naissance dans le bas du dos et/ou sur les fesses. Elle disparaît avec le temps.

Soins de Fin de Vie

Infirmière prenant soin d'une patiente âgée

● L’idée d’être enterré loin du site familial d’inhumation est une source de stress pour les personnes âgées.
● Certains Vietnamiens n’apprécient pas le fait de discuter de la mort puisqu’elle est associée au diable et à la malchance. Le malheur qui frappe la famille peut être attribué au mécontentement des ancêtres.
● Le chagrin et le deuil ne sont pas nécessairement privés, limités par le temps.
● Les patients vietnamiens peuvent préférer être chez eux lors des derniers moments de vie, entourés de leur famille, craignant que leur âme n’erre s’ils ne décèdent pas à leur domicile. Ainsi, pour pouvoir quitter l’hôpital, les patients peuvent masquer leur douleur.
● Certaines vietnamiens pourraient combiner les traitements médicaux sans prévenir les soignants. 
●Le patient et la famille peuvent penser que les opérations sont synonymes de derniers recours. Ils peuvent également penser que les prises de sang pourraient les rendre plus malades. Ainsi, il peut être nécessaire d’expliquer les raisons et bienfaits des interventions.

Exemples de Cas Rencontrés

Au Vietnam, lorsqu’un enfant est atteint par un malaise respiratoire, il est du devoir des parents, s’ils sont expérimentés, de donner les soins de premiers secours et d’essayer de faire sortir les “mauvaises humeurs”. Les premiers soins consistent en une vieille pratique traditionnelle de l’Asie du Sud-Est, le “Cao gio” « gratter la maladie pour lui permettre de s’échapper à travers la peau ». En 1984, aux États-Unis, une infirmière d’école a découvert des traces qui semblaient avoir été faites au couteau sur la poitrine d’une fillette de 8 ans, d’origine vietnamienne, lors d’un examen médical. L’infirmière a signalé les faits à la Protection de la jeunesse et le père a été incarcéré. Après avoir eu connaissance de la culture de la famille, l’enquête s’est poursuivie mais le père, déshonoré par son arrestation, s’est suicidé dans sa cellule. mais le père, déshonoré par son arrestation, s’est suicidé dans sa cellule.

Sources

Diversity Toolkit – Cleveland Clinic
Exemple inspiré du document “Reflets: la pratique en contexte interculturel” de Carlo Serlin et François Dutheuil.
Promovacances.com – Usages et politesses
Vietnam Travel – Usages et règles de politesse au Vietnam
Livre de Quy N.H. Tran, University of California Davis Health, Sacramento, California, VA Northern California Health Care System, Mather, California –  Providing Culturally Respectful Care for Seriously Ill Vietnamese American
Stanford School of Medicine – Advance Directives and End of Life Issues : Vietnamese
University of Washington, Medical Center UW Medecine – End-of-Life Care: The Vietnamese Culture. Culture Clues

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